Le Coordonnateur de la riposte, Dr Ndjoloko Tambwe Bathé, a tenu une conférence de presse ce lundi 22 octobre 2018 à Beni. Il a passé en revue plusieurs évolutions importantes au niveau de la situation épidémiologique à Beni, l’engagement communautaire, l’impact de la résistance communautaire, les enterrements dignes et sécurisés (EDS), la situation sécuritaire, et la Réunion du Comité d’Urgence pour le Règlement Sanitaire International (RSI).

Il a rappelé l’importance pour la population de respecter les mesures d’hygiène et de précaution recommandées par les autorités sanitaires.
Il regrette le fait que la population continue à se mettre volontairement en danger malgré les nombreux conseils qu’ils reçoivent quotidiennement pour se protéger contre Ebola. Il a donné l’exemple des jeunes d’un quartier de Beni qui avaient dérobé le corps d’une dame décédée d’Ebola lors de son acheminement vers le cimetière en accord avec sa famille. Après avoir manipulé le corps, l’un des jeunes a été contaminé, est tombé malade et est récemment décédé.
Le coordonnateur de la riposte a également profité de l’occasion pour demander aux différentes structures de santé de respecter strictement les mesures d’hygiène, plus particulièrement l’utilisation de matériel à usage unique. Cette recommandation est d’une importance capitale car la forte augmentation de cas confirmés, avec une majorité d’enfants, à Beni a été causée par le non-respect des mesures de prévention et contrôle des infections dans des structures tradimodernes (entre tradipraticien et médecine moderne).
La majorité des derniers cas confirmés dans la ville ont été infectés par Ebola lors de leur passage dans ces formations sanitaires qui sont devenues le principal facteur d’amplification de l’épidémie. Il a attiré l’attention des communautés en leur demandant de contrôler les conditions d’hygiène des établissements sanitaires qu’elles fréquentent (présence d’eau, utilisation de kits de protection individuelle, etc.)
Afin de pouvoir répondre plus rapidement aux alertes EDS au sein de la communauté, il a précisé que l’OMS avait commencé la formation de 8 équipes supplémentaires au sein de la protection civile de Beni. Par ailleurs, pour répondre à la préoccupation des familles se plaignant du délai d’attente des résultats après un décès communautaire, la coordination a décidé de commencer à utiliser les tests rapides lors des descentes dans la communauté pour avoir les résultats préliminaires de manière instantanée.
Dr Bathé a également évoqué les risques courus par les agents de la riposte. Il a bien évidemment évoqué la mort de 2 agents de santé de l’Unité Médicale d’Intervention Rapide (UMIR) à Butembo. Mais il a précisé que les agressions physiques des équipes sont courantes. En moyenne, les équipes de la riposte sont attaquées, et parfois blessées, 3 à 4 fois par semaine par la population. C’est la première fois que nos agents de santé, aussi bien du niveau local que national, sont confrontés à autant de violence dans une riposte contre Ebola. Il a aussi souligné que le délai d’intervention des équipes de la riposte dépend de la situation sécuritaire car avant de déployer les équipes sur le terrain, une analyse préalable de la situation sécuritaire est nécessaire.
Pour la semaine allant du 15 au 21 octobre 2018, nous avons enregistré :
- 239 cas suspects investigués et testés au laboratoire
- 22 nouveaux cas confirmés, dont 19 à Beni.
- 16 décès de cas confirmés, dont 15 à Beni.
- 6 nouvelles personnes guéries, dont 5 à Beni