Katwa continue à être le principal foyer de l’épidémie d’Ebola ayant enregistré 65% (68/104) des nouveaux cas confirmés au cours des 21 derniers jours.
Plusieurs facteurs ont contribué à l’augmentation importante des cas confirmés à Katwa ce mois-ci :
Délinquance urbaine : Des groupes de délinquants perturbent les actions de la riposte en empêchant le bon déroulement d’activités importantes telles que la vaccination, la décontamination des ménages et les enterrements dignes et sécurisés.
Réticence communautaire : Malgré l’implication des autorités coutumières, religieuses, et politico-administratives ainsi que de la société civile, de nombreux habitants de Katwa continuent à nier l’existence de la maladie et refusent ainsi le suivi des contacts et la vaccination. Toutefois, des avancées importantes dans l’engagement communautaire à Katwa ont pu être réalisées notamment grâce à une plus grande implication des associations de femmes.
Manifestations : Les manifestations à Beni et Butembo des 27 et 28 décembre 2018 avaient paralysé les activités de la riposte pendant plusieurs jours. Les activités n’ont pu reprendre pleinement que le 2 janvier 2019. Le graphique des alertes ci-dessous montre la baisse significative des alertes reçues et investiguées durant cette période. Cela empêche les personnes contaminées par le virus d’être transférées rapidement au Centre de Traitement d’Ebola pour bénéficier des soins appropriés et leurs contacts de se protéger avec la vaccination. Par ailleurs, depuis le début de l’année, plusieurs journées ville morte à Butembo et Katwa ont également ralenti la riposte dans ces zones.
Lorsque la riposte fonctionne au ralenti, le risque d’expansion géographique de l’épidémie augmente en raison du déplacement non contrôlé des malades et de leurs contacts. Ainsi, après la paralysie de la riposte fin décembre 2018, des contacts de cas confirmés se sont déplacés, et ont amené l’épidémie dans deux nouvelles zones de santé en janvier 2019 : Mangurujipa et Kayina. Les investigations ont révélé que les cas confirmés de Kayina sont des membres d’une famille de Katwa ayant participé à l’enterrement non-sécurisé d’un de leurs proches. Dans cette famille, 21 personnes ont déjà été contaminées.
Situation de la vaccination
Depuis le début de la vaccination le 8 août 2018, 69.007 personnes ont été vaccinées, dont 20.221 à Beni, 16.171 à Katwa, 7.860 à Butembo, 6.008 à Mabalako, 2.506 à Kalunguta, 2.080 à Komanda, 1.911 à Goma, 1.669 à Oicha, 1.663 à Mandima, 1.157 à Karisimbi, 877 à Vuhovi, 819 à Kyondo, 766 à Kayina, 750 à Masereka, 700 à Lubero, 599 à Mutwanga, 527 à Nyankunde, 504 à Biena, 442 à Musienene, 434 à Bunia, 410 à Rutshuru, 355 à Tchomia, 167 à Kirotshe, 125 à Nyiragongo, 114 à Alimbongo, 159 à Mangurujipa et 13 à Kisangani.
Le seul vaccin à être utilisé dans cette épidémie est le vaccin rVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe pharmaceutique Merck, après approbation du Comité d’Ethique dans sa décision du 19 mai 2018.